La comédie grinçante de Daniel et Eugène Levy, père et fils, a fini par arriver sur Netflix France après avoir été longtemps réservée à la version US. Au début, nous avons eu du mal avec les Rose, cette famille de riches qui perdent tout et se retrouvent paumés dans une ville au fin fond de l’Amérique.
Sauf qu’à force, les personnages deviennent attachants, les liens se resserrent entre les membres de cette famille qui ne se connaît pas. Et c’est bien chouette à voir.
Fer de lance de la série, Moira, la mère comédienne excentrique et Alexis, la fille superficielle. Mais elles ne sont pas que ça et surtout, à partir de leur arrivée à Schitt’s Creek, elles ne sont plus seules.
Faisons connaissance.
MOIRA ROSE

Ce qu’il y a d’étonnant avec Moira c’est qu’elle n’est pas juste une femme de riches de plus. C’est une drama queen assumée du fait de sa carrière de comédienne, large mais la plupart du temps ponctuée de flops. Elle ne supporte pas les pauvres et les petites gens. Mais elle conserve son panache, ses tenues incroyables et change de perruques comme de chemises, des perruques qu’elle a toute nommées.
Moira a également un phrasé à nul autre pareil complètement inventé par Catherine O’Hara. Contre toute attente, son mariage avec John est rempli d’amour et de respect. Elle ne se cache pas non plus d’aimer David avec lequel elle a plein de point commun mais ne pas réussir à se connecter avec Alexis. Chose qui va changer au fur et à mesure de leur installation à Schitt’s Creek, la mère découvrant tout le potentiel de la jeune femme.
Parce qu’elle s’ennuie et que tout est bon pour parler de sa carrière, elle va prendre la tête de la chorale de la ville et se lier bien plus qu’elle ne pensait avec les femmes de Schitt’s Creek.
Le personnage est une réussite incroyable grâce à son écriture fine et grâce à O’Hara, la mère indigne de « Maman j’ai raté l’avion ».
ALEXIS ROSE

Une pépite de personnage cette Alexis Rose ! Et qui doit tellement à Annie Murphy et ses adorables petites expressions faciales. Pourtant, on a de quoi ne pas aimer cette gamine pourrie gâtée ultra superficielle qui ne pense qu’à elle.
Mais comme pour chacun des Rose (à l’exception de John qui est le plus abordable), il faut gratter la surface pour découvrir une jeune femme qui a certes du mal à s’assumer sans argent mais qui va s’appuyer sur sa grande liberté passé pour avancer.
Car l’argent de son père a permis à Alexis de voir le monde et d’être mise dans tout un tas de situations bizarres et dangereuses pour une jeune fille de sa condition (c’est un gimmick qui laisse John choqué). Lesquelles situations impliquaient une liaison avec des hommes peu recommandables. D’ailleurs en arrivant à Schitt’s Creek, elle va fatalement aller vers le « bad boy » Mutt avant de lui préférer Ted.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, ses expériences, loin de la traumatiser, l’ont endurcie au point de s’en servir désormais pour se hisser vers le haut. L’indépendance d’Alexis explique aussi beaucoup son absence de relation normale avec Moira. Alors que David est le fils à Maman, Alexis est mieux comprise par son père.
Désormais occupées à ne rien faire de spécial et à se côtoyer tous les jours, la mère et la fille se rendent compte du fossé qui existe entre elles. Elles vont tenter de le combler en travaillant de concert, Alexis devenant une auto-entrepreneuse très douée qui s’occupe de la carrière de sa mère.
Depuis la fin de Schitt’s Creek, on peut retrouver l’actrice dans « Poupée Russe » et « Nine Perfect Strangers ».
STEVIE BUDD

Stevie Budd est l’employée du motel où logent les Rose. Comme Ronnie, elle est la caution sarcasme et je m’en foutiste de la série. Cette fille du crue est cependant au-dessus de la mêlée. Elle est intelligente, pleine d’esprit et se trouve assez rapidement des atomes crochus avec David. Ils sont même amants le temps d’une nuit, se retrouvent malgré eux dans un trouple avant de devenir les meilleurs amis possibles.
Au contact de John Rose, le businessman, elle va faire fructifier le motel dont elle est devenue la propriétaire. Elle qui n’est motivée par rien et qui s’ennuie derrière son comptoir, va trouver une raison de se lever le matin.
Emily Hampshire s’est fait connaître dans « 12 Monkeys » dans un rôle beaucoup plus…intense.
JOCELYN SCHITT

La femme du maire est aussi l’institutrice de la ville et la cheffe de la chorale. Jocelyn est aussi celle qui supporte son mari aimant mais white trash grâce à un sourire qui ne la quitte jamais, même quand elle se retrouve enceinte à un âge plutôt tardif et qu’elle est clairement au bout de sa vie pendant et après la grossesse.
C’est un peu comme si Jocelyn avait été, comme les Rose, parachutée dans cette ville, qu’elle n’en supportait pas l’étroitesse mais qu’elle est trop polie pour le hurler.
Vous pouvez retrouver Jennifer Robertson dans « Ginny et Georgia ».
TWYLA

Dans la catégorie des souriantes constantes, il y a Twyla. Au début de la série, elle est ce personnage très secondaire, pratiquement figuratif, la serveuse du seul restaurant de la ville, une fille ultra positive qui ne voit le mal partout, un peu hippie, du genre à faire son savon elle-même surtout parce qu’elle sort avec le très beau homme à tout faire de la ville et fils du maire qui vit dans une grange.
Au fur et à mesure, Twyla, son bon sens et ses anecdotes étranges sont de plus en plus présentes. Son statut de serveuse et de barmaid lui confère une oreille attentive. Plus surprenant, elle devient amie avec Alexis alors même qu’elle lui pique son mec.
Cette fille toute simple cache pourtant un secret qui sera révélé dans le final.
C’est Sarah Levy, la fille d’Eugène (John) et la sœur de Dan Levy (David) qui campe le personnage.
RONNIE

A l’inverse, Ronnie est la râleuse en chef. Elle siège au Conseil municipal et dans la chorale et nous régale de ses sarcasmes. Le personnage n’a malheureusement jamais été exploré en 6 saisons. Tout juste sait-on qu’elle a son entreprise de construction et qu’elle est lesbienne. Dommage.
Contre toute attente, Karen Robinson est anglaise. Elle joue actuellement dans « Law & Order Toronto: Criminal Intent«