Il y a deux ans, lorsque fut lancée Mistresses, il faut bien avouer que nous nous sommes gentiment lâchées contre la série estivale de ABC. Parce que soyons honnêtes, cette adaptation de la série anglaise du même nom, qui consiste en une succession de boulettes amoureuses faites par les 4 héroïnes est parfois bête à pleurer !
La chaine a bien compris qu’elle ne tenait pas le nouveau Desperate Housewives, aussi utilise-t-elle d’elle-même le terme de « guilty pleasure » dans ses promos pour inciter le public à assister aux aventures de Joss, Karen, April et Calista.
Force est de constater que cette stratégie ne fonctionne pas étant donné les mauvaises audiences ce qui ne l’empêche pas, à notre grand soulagement d’être reconduite pour une saison 4 !
Toujours est-il qu’il s’agit là d’une parfaite définition de ce produit gentiment sulfureux et soapesque à souhait, un côté parfaitement assumé à la fois par les scénaristes et par les actrices.
Cette année, Mistresses a d’ailleurs perdu Alyssa Milano, porte étendard du show lors de son lancement dont la désertion se révèle tout à fait bénéfique pour ne pas dire qu’elle passe complètement inaperçue tant le personnage de Savi était inintéressant.
Non contente d’en faire un « détail de l’histoire », les scénaristes font du personnage une garce égocentrique même pas foutue de faire fi de son égo meurtri pour venir au secours de sa petite sœur, dans de sales draps !
Version officielle, Savi est dans un ashram en Inde. Version officieuse, Alyssa nous a méchamment plantés alors on se venge à notre façon !
Pour autant, une place restait à combler. Et plutôt que de la jouer Charmed avec un nouveau personnage familial pour remplacer Savi, la production a tablé à raison sur une outsider dans tous les sens du terme.
Introducing Calista Raines, une grande styliste cinglée et paumée qui entre (et sort) dans la vie de Joss avec fracas. Elle est incarnée par la toute aussi curieuse Jennifer Esposito, actrice de seconde zone qui se balade de séries en séries. Son départ de Blue Bloods et son bras de fer avec la production avait achevé d’en faire un cas à part !
Son histoire sera donc la partie too much et grandiloquente de la saison mais permettra de mettre en exergue le talent de Jess MacCallan, parfaite dans tous les registres et dont le personnage est malheureusement empêtrée dans une histoire d’amour qui n’avance pas !
Autre grosse surprise de la saison, l’arc narratif autour de ce personnage boulet qu’est Karen, la psy qui aurait du être radiée depuis longtemps !
La voilà embringuée dans un ménage à trois dans le sens le plus littéral du terme après avoir donné de sa personne pour sauver l’épouse. Mais O surprise, tout fonctionne notamment grâce à la lumineuse Viviane, la femme. Mistresses laisse ici un peu tomber le côté sulfureux pour joliment creuser du côté des sentiments réciproques de ces trois-là !
Mais comme toujours, chaque action de ces dames a des conséquences et ce qui arrive dans la vie de Karen va clairement créer du changement !
Saluons cette « parenthèse enchantée » parce que ce n’est pas du côté de cette pauvre April que la saison s’animera, toujours aux prises avec des mauvais choix des hommes de sa vie alors que le plus craquant d’entre eux vit sous son toi ! Navrant !
C’est donc avec joie, étant donné que la saison finit quand même sur un gros cliffhanger, que la nouvelle du renouvellement de la série pour une saison 4 a été accueillie à Femmes de séries (on a presque fait la danse de la joie, on a dit presque !).
Jennifer Esposito ne sera a priori pas de la partie mais on peut faire confiance aux scénaristes pour nous dégotter une 4ème drôle de dame, sortie de nulle part !
Mistresses ou le petit plaisir super léger de notre été 2015 !